Didier Conrad
Dessinateur - Scénariste
Né le 06/05/1959 à Marseille en France
Biographie
Né à Marseille le 06 Mai 1959, il débute aux côtés de Yann en 1973 dans Spirou en publiant à plusieurs reprises dans "Carte Blanche". (photo du bas)
1973 À 14 ans, Conrad publie sa première bd dans Spirou dans la rubrique 'Carte Blanche'; c'était dans le numéro Spécial n° 1865. Il fera encore deux autres cartes blanches à lui seul (n°1884 et 1913) et il participera à une carte blanche de Yann (n°1950). La première publication de Conrad a eu lieu dans le cadre de la rubrique Carte blanche de Spirou. Cette parution était accompagnée du commentaire suivant : " Nous sommes heureux de pouvoir vous présenter aujourd'hui le "benjamin" de l'équipe présentée par CARTE BLANCHE. Didier Conrad, de Marseille, a en effet... quatorze ans et déjà un fort joli brin de dessin très personnel ! Son scénario esl alerte, et nul doute qu'en travaillant encore plus avant son trait actuel, éliminant les faiblesses de débutant, se rodant dans les vieilles ficelles de dessinateurs, il n'arrive à faire d'ici quelques années oeuvre originale et efficace. Il a encore un long avenir devant lui !"
Ils animent également les hauts de page de Spirou mais leur humour acide ne plaît pas à la direction du journal.
1978 On le retrouve à nouveau dans Spirou avec son compère Yann sur la série "Jason" avec un scénario de Mythic, qui signait alors Smit le Benedict. Jason est un héros classique s'il en est : il est beau, jeune et fort et en plus il dispose de quelques notions de magie, appris de son maître spirituel, un sage oriental évidemment. Comme dans toute bd qui se respecte, le rôle comique est assumé par le fidèle compagnon, trouillard, gros, rouspeteur mais au bon coeur...
1980 "les innommables", sont une véritable petite "révolution" à l'intérieur de Spirou: cette série rompt résolument avec l'atmosphère traditionnellement bon enfant du magazine. repris en 1994 (photo de gauche et de droite). Ils apparurent dans les pages, jusqu'alors très sages, de Spirou ces trois personnages laids, paresseux, couards, combinards et grossiers...quoique polis avec les dames, la bande dessinée classique belge prit un coup de vieux. Les auteurs de la série, Yann Lepennetier et Didier Conrad, ont ainsi pris la tête d'un mouvement en faveur d'une bande dessinée humoristique décapante et adulte. Une série culte pour tous les lecteurs de BD. Les personnages inventés par Yann et Conrad ont pour nom Tim (l'amant incomparable), Ching Soao (la femme pirate cruelle), Mac (le gros au coeur d'artichaut), Tony (le pleutre), Jardine (les terribles jumeaux), Alix (la "fiancée" de Mac), le colonel Lychee (le tueur sadique) etc... Tout ce joli monde se croise et se recroise dans la mer de Chine au gré des hasards et des fourberies... Une série parfaitement iconoclaste...et fière de l'être !
1982 Étant virés de chez Dupuis, le duo continue de collaborer, pour Glénat. Dans l'année de la Bande Dessinée 1982/83 paraissent 2 planches dans lesquelles ils répondent à des questions de José-Louis Bocquet.
1983 Chassés de ce journal pour un style jugé trop adulte, il publie la série "Bob Marone" dans le magazine Circus (parodie du célèbre aventurier) (photo de droite).
1984 "Bébert le cancrelat" (photo de gauche). A partir de cette période, leurs carrières se séparent pendant quelques temps. Conrad continue de réaliser des BD diverses, seul ou avec Commenge : une histoire courte pour le numéro Circus Hors série en février 84 ("La Copie") et une planche pour un Hors série ("Androgyne").
Conrad publie :
"L'Avatar" (photo de droite) avec Lucie Commenge, aux éditions Bédéfil. L'histoire de ce personnage continue dans la série "le piège malais" Dupuis éditeur. L'Avatar tranche sur tout ce que Conrad avait fait avant. Certes, il y a encore de l'humour, mais ce n'est plus la dérision continue. A la place du cynisme vient un intérêt sincère aux personnages. Le héros, Ernest, est un personnage naïf, lâche et souvent ridicule, mais finalement très proche de nous. Conrad a trouvé un moyen simple et efficace de nous faire partager les impressions et sentiments de ce personnage, à travers un monologue intérieur qui accompagne le récit.
1989 Après cette tentative de réaliser une grande aventure pour un public adulte, Conrad crée enfin une série tout public : Donito, (photo de gauche et de droite), c'est le retour de Conrad dans Spirou, après une absence de 8 ans. Un retour assez discret, avec une série qui ne fera pas des fracas, cette fois. Donito est une bd à première vue gentille, qui se destine aux lecteurs les plus jeunes. Après la Chine et l'Inde coloniale, voici que Conrad s'est entiché des Caraïbes. Il y crée un petit univers plein de personnages attachants et drôles, un petit monde merveilleux dans lequel des animaux "Disneyesques" côtoient des pirates et des êtres fabuleux comme la sirène Carmina ou le Grand Corail... Graphiquement il s'agit là encore d'un sommet dans l'oeuvre de Conrad, entre autres grâce à la technique de la couleur directe.
1990 "le piège malais", le début des aventures de ce héros est conté dans l'album : "L'Avatar". C'est une splendide aventure fantastique et romantique. Voilà deux albums qui vous remuent ! Touchants, ils le sont, mais pas seulement. A travers ce petit bijou très personnel, Conrad a su traduire la violence et la beauté du climat de l'Inde, la violence et la beauté de l'âme humaine. Il dessine merveilleusement les ciels d'orage. Ses dialogues sont percutants. Seul regret, quelques planches où le texte prend vraiment trop de place. Les dessins sont pourtant tellement bien faits qu'ils parlent d'eux même. Contrairement à ce qu'on pourrait penser, le Piège Malais n'est pas un remake de l'Avatar. Le personnage principal est le même mais l'histoire est entièrement différente. Déjà dans L'Avatar, il y a question d'une statuette envoûtée mais ce fil n'est pas développé. le piège malais reprend ce sujet pour en faire le centre de l'histoire, ou des histoires devrais-je dire, parce que cette statuette contient les âmes des anciens possesseurs décédées, qui viennent hanter le possesseur actuel, en l'occurence Ernest et Karl, pirate cruel et tragique. La menace de la statuette pèse lourdement sur les protagonistes et l'ambiance du récit en est profondément marquée.
"Tatum, la machine écarlate" (recueil de strip réalisés pour Marseil'BD).
1991 Il fête son retour dans Spirou, avec "Donito", une série plus consensuelle.
1994 Conrad et Yann s'associe à nouveau pour animer à nouveau "les innommables" (photo de gauche). On a eu chaud. On a failli ne jamais revoir Les Innommables.
Débutant dans Spirou en 1980, la série, jugée provocatrice, change de peau et devient Aventures en jaune, pour finalement disparaître, victime de la censure. L'album sort chez Temps Futurs, qui dépose son bilan. La série déménage chez Glénat et Bédéscope, pour être encore une fois stoppée dans son élan, malgré l'intérêt manifesté par un nombre croissant de fans. Jugeant que ça commence à bien faire, Yann, Conrad et les éditions Dargaud mettent fin à cette malédiction et nous donnent enfin la suite de "les innommables".
1995 il retrouve Yann pour "Kid Lucky" ( la jeunesse de Lucky Luke ) sous le pseudonyme commun Pearce, scénarisé par Jean Léturgie.
1996 En avril, Conrad part aux Etats-Unis pour travailler à la production d'un long métrage d'animation pour Dreamworks (studio fondé en 95 par Spielberg, Katzenberg et Geffen), pour lequel il anime un personnage du film "The road to Eldorado" (photo de droite).
1998 "Cotton Kid", sous le pseudo Pearce et scénarisé par Jean Léturgie : un gamin au far west.
Le kid est un petit garçon comme les autres, élevé par de riches planteurs quelque part dans un coin qui ressemble à la Louisiane, au XIXème siècle. Le petit maître, comme l'appellent affectueusement les esclaves noirs, va à l'école, a une nounou, fait quelques bêtises... jusqu'au jour où l'appel de l'aventure devient le plus fort.Car le kid a un grand frère, Trévor, qui travaille pour la très célèbre agence Pinkerton, regroupant l'élite des détectives privés et des justiciers du pays.
2005 Juillet, Parution du tome 01 de la Série: "La Tigresse Blanche, Au Service Secret du Grand Timonier" avec Didier Conrad. Surdouée, ambitieuse et digne héritière de la redoutable "tigresse blanche", Alix a déjà très brillamment réussi les tests psychologiques et les exercices physiques qui feront d'elle une espionne au service du grand Timonier Mao. Désormais "moustique", il ne lui reste plus qu'une ultime épreuve à affronter pour obtenir le grade envié de "mouche rouge", agent secret de première classe du parti communiste : traverser le tunnel des "mille baisers glacés" et y vaincre un adversaire impitoyable tapi dans l'obscurité. Peu en ressortent vivants ! Avec une bonne dose d'astuce, la belle se joue des obstacles et parvient au bout. L'heure est donc venue d'accomplir sa première mission de "mouche rouge" : aller à Hong-Kong et en ramener la tête du dragon de la triade des "trois bambous verts" Hong-Kong appartient alors aux Britanniques et est un port d'amarrage international. Les marines y trouvent ainsi le repos du guerrier au "Lotus pourpre". Ce lupanar, le meilleur de l'Extrême-Orient, est aussi l'office de renseignements de sir Francis Flake, un agent spécial au service de sa Majesté. Celui-ci est à la recherche d'une très mystérieuse "fat girl", une "grosse fille" américaine perdue quelque part dans la jungle de Bornéo et que convoitent activement les "treize invisibles", de cruels tueurs couverts de bandages et qui saignent systématiquement leurs informateurs. A son arrivée, Alix se retrouve par hasard le témoin d'une horrible décapitation commise par l'un de ces "treize". La tête coupée serait-elle celle du dragon de la triade des "trois bambous verts" ? Les dernières paroles de la victime auront-elles un sens pour sir Francis Flake surgi au moment du crime ? Qui est cette fameuse "fat girl" qui semble attiser tous les désirs, même ceux des Chinois ? Les réponses à ces questions et bien d'autres réservent encore pas mal de surprises à l'intrépide Alix..
Septembre, Parution du tome 02 de la Série: "La Tigresse Blanche, Peau de Peche et Cravate de Soie" avec Didier Conrad.