Guy Vidal
Scénariste
Né le 08/06/1939 à Marseille en FRANCE
Décédé le 04/10/2002
Biographie
Guy Vidal débute dans le journalisme à 17 ans, à Versailles, aux côtés de Roland Faure. Après avoir interviewé quelques starlettes éphémères sur les ondes de R.T.L. (qui s'appelait encore Radio-Luxembourg), il rencontre René Goscinny en 1963 qui l'introduit au journal "Pilote", au moment où Goscinny, Jean-Michel Charlier ("Blueberry") et Albert Uderzo reprennent le contrôle de cet hebdomadaire "le magazine des jeunes de l'an 2.000" qu'ils avaient lancé en octobre 1959.
Il partage toutes les grandes (et riches) heures de ce journal (photo de gauche), où se croisent tous les talents de la bande dessinée "moderne" de Tardi à Claire Bretécher, en passant par Reiser, Mandryka, Gotlib, Cabu, etc...
1965 Il publie son premier récit : "Le soldat le plus décoré du monde", avec le dessinateur Pascal.
Il s'entraîne ensuite sur les "pages d'actualité" auxquelles collaboraient la plupart des auteurs maison : Alexis, Billon, Clavé, Tabary, Bilal, etc.
1969 Début de sa première grande série : Ian Mac Donald, que dessine Parras.
1973-74 À la demande de son éditeur, Georges Dargaud, et alors que l'hebdomadaire, secoué par l'onde de choc de mai 68, s'apprête à devenir mensuel, son éditeur, Georges Dargaud, lui confie la rédaction en chef.
Pendant que des dissidents (!) talentueux créent "Métal Hurlant", "Fluide Glacial", il réussit, aidé par la présence de Bilal, Lauzier, Christin, Fred, Lob, Lesueur, Baru, Cabanes, Harlé, F'Murr, Mézières, Solé, Greg, Pétillon, Régis Franc et bien d'autres, à stabiliser "Pilote".
1977 Alors que son "patron", René Goscinny, devenu son ami, disparaît en 1977, il rend hommage à ce très grand écrivain, en faisant figurer, dans les pages du journal, aux côtés du Gotha de la B.D., un certain nombre de plumes mousquetaires. De celle de Pierre Desproges à celle de Louis Nucéra. En passant par Jacques A. Bertrand, P. Lebedel, Marie-Ange Guillaume, Claude Klotz et même l'ancien directeur de la Très Grande Bibliothèque, Dominique Jamet !
1979 Guy Vidal publie dans ce journal une série d'histoires réalistes dont le ton engagé indique clairement un vent nouveau soufflant sur un journal en train de se tourner vers la bande dessinée pour adultes : "Les Innocents d'El Oro" (photo du haut), "L'île aux Chiens" (photo de droite) avec Florenci Clavé qui assuré la graphisme. L'histoire que nous racontent Guy Vidal et Florenci Clavé se situe au début du cauchemar du peuple arménien. On y retrouve Law Breaker, le personnage central de leur précédent volume "Les Innocents d'El Oro" dont Jean-Didier Wolfromm a écrit (dans " Le Magazine Littéraire"): " la politique est évidemment partout dans la nouvelle B.D., mais jamais on ne l'a mieux et avec tant de foi illustrée que dans ce récit violent ''.II me semble que cette histoire-ci mérite tout autant, si ce n'est plus, un tel commentaire, "Une éducation algérienne", "Plus con, on tue !", "Un malaise passager", "Tout le monde aime le printemps" avec Bignon (Dargaud). Le déclin puis la fin du journal "Pilote" raréfient ses réalisations.
1985 Il scénarise un album de Lucky Luke ("La fiancée de Lucky Luke", Dargaud) puis réalise la série "Médecins sans frontières" avec Gibrat (Bayard).
Éloigné de "Pilote" à partir de '82-83', Guy Vidal demeure chez Dargaud jusqu'en 1990, époque où il rejoint les Editions Alpen-Publishers (Les Humanoïdes Associés), il assume la charge de directeur éditorial et relance les différentes séries de son ami Jean-Michel Charlier.
1992 Il rentre au bercail et prend part, après le départ d'Astérix, à la deuxième reconstruction de cette maison. Devenu directeur éditorial, heureux d'être aux côtés de Leo, Florence Cestac, André Juillard ou Annie Goetzinger, il lance la collection "Poisson Pilote" où s'installent la plupart des auteurs de " la nouvelle bande dessinée ", tels Lewis Trondheim, David B, Manu Larcenet (photo de gauche) ou Christophe Blain, sacré "meilleur album 2000" au Festival d'Angoulême pour son "Isaac le Pirate". Après presque quarante ans de séjour dans la marmite bande dessinée et sans renoncer à y plonger de temps en temps, " par plaisir ".
Il fait le scénario "Viva Adelita" le volume 3 de la série "Les Gringos" : Pete, le brun, est un hors la loi, grand spécialiste du maniement des explosifs. Chett, le blond, est un aviateur et un dandy. tout les sépare. La marche tonitruante de l'Histoire -en l'occurence la révolution mexicaine du début du siècle (qu'anime une sidérante brochette de héros, et de canailles) -en a décidé autrement. L'amitié, parfois, réunit des contraires qui font de beaux feux d'artifice (spécialité mexicaine).
1993 Sorti de "Passé simple" dessin de Alain Bignon : Politique, petite et grande histoire. petites et grandes lâchetés, passions sublimes et fanatisme, haine et amour, amertume et innocence : Guy Vidal et Alain Bignon explorent à leur manière lucide mais tendre, quelques méandres du passé récent. Un trait d'union entre quatre moments cruciaux de la France contemporaine, de la seconde guerre mondiale aux ''événements'' d'Algérie, du terrorisme aveugle des années de plomb au cynisme glacé de la dernière décennie.
2000 Poisson Pilote.(photo de droite) C'est le 1er avril 2000 que Guy Vidal, alors Directeur Éditorial des Éditions Dargaud, lança le premier volume d'une collection qui allait créer un choc chez les amateurs de bande dessinée. Elle ouvrait la porte aux créateurs autrefois confinés chez des éditeurs indépendants et permettait au grand public de découvrir un style de bande dessinée auquel il n'était pas forcément habitué, et qui avait mûri chez ces "petits" éditeurs.
2002 Guy Vidal avait discrètement ralenti ses activités afin de consacrer plus de temps à son petit-fils. Il continuait cependant à accompagner la naissance de certains ouvrages des Éditions Dargaud aux premiers desquels ses chers "Poissons Pilotes".
"Isaac le Pirate" de Christophe Blain - paru dans la collection Poisson Pilote aux éditions Dargaud - s'est vu attribué l'Alph Art du meilleur album au Festival d'Angoulême 2002. Guy Vidal c'est plus qu'un nom, c'est une légende du 9ème art. Cette légende nous a quitté le 4 octobre 2002. Un arrêt cardiaque lors d'une opération chirurgicale vient d'emporter ce grand monsieur vers un autre monde, qui espérons-le sera fait de bulles et d'imaginaires.
2003 Sous la houlette de François Le Bescond, cette 69ème livraison du magazine des éditions Dargaud s'ouvre sur un bel hommage à Guy Vidal signé par le très documenté Patrick Gaumer. Nourri de ses propres souvenirs, il nous permet de retrouver divers extraits d'entretiens où ce grand nom de l'édition bédessinée témoigne par-delà son absence. Le programme du festival d'Angoulême et les albums nommés sont bien évidemment présentés. Ce copieux sommaire est complété par les rubriques habituelles, histoire de tout savoir sur l'actualité du 9ème art !
Il partage toutes les grandes (et riches) heures de ce journal
Guy Vidal c'est plus qu'un nom, c'est une légende du 9ème art. Cette légende nous a quitté le 4 octobre 2002. Un arrêt cardiaque lors d'une opération chirurgicale vient d'emporter ce grand monsieur vers un autre monde, qui espérons-le sera fait de bulles et d'imaginaires.
